À noter : l’absence d’évidence de filtrage ne signifie pas forcément son absence…
Filtrage au niveau politique
Omniprésent pour la Chine, l’Iran, la Tunisie, le Vietnam, le Myanmar et la Syrie.
Viennent ensuite, avec des restrictions substantielles : Ouzbékistan, Éthiopie, Libye, Arabie saoudite, Pakistan.
Carte du filtrage politique selon l’OpenNet Initiative
Le rapport est particulièrement intéressant concernant la Russie.
De manière générale, la Fédération de Russie ne pratiquerait pas de filtrage technique (quoique les tests n’aient pas pu être réalisés de manière optimale, sans explication claire de cette impossibilité),
mais une forte surveillance du Net est bien présente.
Voir ce billet sur SORM — une sorte de filtrage implicite du type : « Vous savez que nous savons ou pouvons savoir… si nous voulons. »
Tests réalisés en Fédération de Russie et au Turkménistan, mais avec des limitations méthodologiques ne permettant pas de tirer des conclusions complètes.
L’accès à Internet en Russie reste inférieur à celui d’autres pays industrialisés (15 % en 2005), et concentré dans les grandes villes (Moscou, Saint-Pétersbourg).
Voir aussi ces billets sur l’audience Internet en Russie : ici et ici.
Le système russe de surveillance Internet pour la sécurité nationale, appelé SORM-II, permet aux services de sécurité un accès direct aux réseaux des fournisseurs d’accès.
Techniquement, SORM-II oblige les FAI à transmettre au FSB des statistiques sur tout le trafic transitant par leurs serveurs (heures de connexion, adresses IP, données échangées, etc.). Les FAI doivent financer eux-mêmes le matériel et l’entretien requis.
Ceux qui ont protesté au nom de la vie privée ont vu leur licence révoquée.
En théorie, le personnel gouvernemental doit obtenir une autorisation judiciaire pour intercepter les communications, mais dans les faits, le FSB s’en dispense souvent.
Malgré ce potentiel de surveillance, la capacité réelle du FSB à analyser ces données reste incertaine.
Pour être fair-play, le rapport note également que :
« In many respects, SORM is not unlike a combination of the United States’ Communications Assistance to Law Enforcement Act (CALEA) and the recent ‘warrantless’ provisions for wiretapping, including the PATRIOT Act passed after the attacks of 9/11. »